Blatte is beautiful

, par _Begon Vert

Un appartement new yorkais infesté par une colonie de cafards, rien d’étonnant, sinon que le narrateur est l’un d’entre eux. Il s’appelle Nombre, né dans une bibliothèque où il a appris à lire.

Nombre est un représentant de la caste lettrée des blattellae germanicae (cafards). Avec ses compagnons, il coule des jours paisibles, en parfaite harmonie avec le couple bipède occupant les lieux : Ira, juif, avocat cocaïnomane, et la Gitane, cuisinière excentrique, qui a toute la sympathie de la colonie, à qui elle procure sans le savoir un festin journalier.
Malheureusement pour la colonie, toutes les bonnes choses ont une fin : la Gitane quitte Ira, et est aussitôt remplacée par Ruth, femelle aux puissantes phéromones qui, par son goût de l’ordre, va transformer l’appartement en mausolée de la colonie.

Le décor est planté, Nombre décide alors de tout faire pour sortir la colonie de la famine annoncée, engageant une guerre de territoire jamais vue dans la longue histoire des blattellae germanicae…

À un premier niveau de lecture, c’est un vaudeville urbain, subversif et irrévérencieux. Une fable que La Fontaine aurait écrite sous acide, où les cafards mènent la danse. Mais au-delà de l’humour se cache une critique acérée de la vie urbaine et des nombreux travers de l’humanité. Tout y passe : sexe, drogue and religion.