Le poivron du Leader Price

C’est un poivron. Je l’ai acheté au Leader Price (c’est même pas toi qui l’a acheté- NDLR), à moins que ce soit à Franprix enfin va savoir, une de ces petites surfaces de proximité vaguement moins chères qu’ailleurs où les poivrots défilent dans la journée se ravitailler en Valstar ou en vin en cubi. Du cola sans bulle à un euro , quatres tablettes de chocolat pour pareil, Leader Price le compagnon des mois difficiles ou de toute une vie. On croît toujours qu’on y retournera pas...mais y’ a le jus de fruit qui fait des trous dans l’estomac, le gel douche qui sauve avant d’aller bosser (ils ouvrent tôt les salopards).

Pour beaucoup de mes voisins le marché c’est trop cher, c’est loin, c’est pas dans les habitudes.Et on y vend pas des pâtes par boîtes de dix et gosse, dès que t’as quelques centimes d’euros en poche c’est quand même le meilleur endroit pour trouver des fausses fraises tagada pour s’empiffrer en jouant dans le square.

Ca fait trois semaines qu’il est dans mon frigo. Intact. Alors que d’autres légumes ont déjà été savamment cuisinés les poivrons sont restés en rade. Le vert a rapidement montré des signes de faiblesse et pour pas le perdre a fini dans des pâtes au piment. Le rouge ça n’allait pas, pas assez saillant avec les pâtes des fois qu’on le confonde avec un piment plus petit. Bref, il est resté au fond du bac.

Et ça fait trois semaines qu’il y est et il n’a pas bougé. Intact. Pas un signe de ramollissement. Pas une pointe de moisissure. Rien. Intact. Rouge pivoine comme au premier jour. Etincelant.Plastique.

Alors, régulièrement on le sort, on l’inspecte : quand reviendra-t-il dans le monde végétal ? Quand montrera-t-il de signes de vieillissement ? Il en est où le poivron ?

Intact. Toujours intact.

(à suivre)

ps:18 mars 2002 : soit un mois et une semaine après son achat le poivron se porte toujours bien mais commence à laisser entrevoir quelque faiblesse : il s’est flétri à la cime...