A frenchman in Tokyo

, par _Biokill

Romain Slocombe est un graphiste photographe écrivain qui adore les japonaises platrées et engoncées dans des bandages. Représentant, à ma connaissance unique, de l’art médical , c’est aussi un auteur de polars.

Brume de printemps fait suite à un autre roman SN [1], Un été japonais. Tant que tout le monde s’y retrouve, tout va bien. Je suis pas hyper fana des amateurs d’orient féminin... C’est toujours réducteur de calquer sur un groupe ses fantasmes persos, et l’extrême-orient, dans nos têtes - geishas et petites culottes - n’est pas plus beau que les autres continents à travers notre prisme : l’impérialisme cul-turel, c’est jamais très fin.

Bref. Gilbert Woodbrooke est un photographe fétichiste qui s’assume. Expert et traducteur, il accompagne au Japon un cinéaste de documentaire britannique, obsédé sexuel. Ce dernier, un abruti comme on en fait peu (enfin, si seulement...), veut réaliser un docu sur les animaux et les Japonais. Tout irait presque bien, les deux protagonistes arriveraient presque à se supporter et à finaliser leur projet passionnant (comme filmer la crémation d’un chat) si seulement... Si seulement l’anglais ne se faisait pas mordre par un doberman. Si seulement la secte Aum ne préparait pas un attentat au sarin. Et si seulement Woodbroke arrivait à resister à l’envie d’ajouter deux charmantes étudiantes à son album de photos médicales...

Comme si tout ça ne suffisait pas, voilà les Yakuzas qui pointent leur nez ! Ce pavé pittoresque (700 pages) est une balade mouvementée au pays du soleil levant et, même si certaines digressions saoûlent un peu, il se lit bien, surtout grâce à ce qu’il nous dit de la société japonaise et de ses occidentaux (Slocombe met en scène sa propre fascination). Suivre, par polar interposé, l’histoire de la secte Aum, s’avère passionnant.

Slocombe a récemment exposé, du 17 au 25 mai, à Paris.

P.-S.

Brume de printemps, Série Noire n°2617

Notes

[1SN comme Serie Noire (aha), numéro 2617 pour Brume de printemps