L’union sacrée / On se calme les démagos

" Et je persiste à dire que cette union sacrée (votons Chirac) qui, paraît-il, s’impose (et que je m’impose pour vous être agréable...) est un beau cadeau qu’on lui fait." Qui le dit . Pas moi, mais Bernard Langlois de Politis, le journal de la gauche solidaire, sociale et réformiste.(*)

Il ajoute "Espérons (mais je n’en suis pas sûr) que toute cette agitation, ces objurgations déroulées en boucle (notamment sur France Inter, du calme les amis !), le refus du débat (Chirac-Le Pen, mais aussi Sarkozy-Gollnisch), la conduite de Grenoble du Parlement européen, toutes ces attaques, qui le visent lui et son parti, ne soient pas reçues comme des claques par cet électorat".

Et là, je le rejoins aussi , notemment sur l’hystérie qui prend France Inter ou encore Libé. On se calme. La situation est catastrophique, mais plutôt que de réfléchir et d’essayer de faire son auto-critique, ces médias se vautrent dans une sorte de démagogie qui est dans le refus du F.N. aussi stupide, simplificatrice et horripilante que quand ils s’accrochaient comme des désespérés au wagon du discours sécuritaire.

Le pompon va ce matin à Pascale Clarke qui fait un numéro spécial de son régulièrement ingégal (de la médicorité crasse à des entretiens lumineux) Tam-Tam etc.... Intercalages d’interventions d’"artistes engagés", visionnaires, conscients, des lumières de l’esprit critique et de la pensée politique moderne (Pascal Obispo, Zazie etc...) et de chansons "significatives" comme des pieds de nez : "Douce France" par Carte de Séjour. Amusant, une chanson de Léo Férré pas tout à fait pro-vote au milieu, les programmateurs musicaux feraient-ils de la résistance ?

Malgré certains invités un peu plus interresants que d’autres (Daennicks, Gavras...) c’est globalement le mantra "votez chirac ramarama" qui revient et une façon de présenter le F.N. qui ne convaincra jamais ceux qui votent pour ce parti de ne plus le faire. Les adjectifs, fascistes, intolérants, dictatorial etc... n’ont plus que jamais aucun effet sur des gens qui n’en connaissent pas le sens tant qu’ils n’en ont pas vus les effets concrets. Ces mots-là me font peur depuis ma tendre enfance rien qu’à les entendre. Mais pour beaucoup, ca ne veut tout simplement RIEN DIRE.

Pour finir sa chronique Langlois apelle à la convocation d’états généraux, après avoir rapellé que se tramera à n’en pas douter en coulisses très rapidement des accords entre la droite et son extrême : en fait, la seule attitude cohérente, digne, réaliste et propre à la fois, serait que s’ouvre immédiatement le chantier d’une Constitution nouvelle, où les vrais démocrates des deux camps s’efforceraient, dans un dialogue urgent avec les Français, de refonder une République viable et digne de ce nom. Pourquoi pas des états généraux, une Assemblée constituante, une révolution légale et paisible ?. Une piste ?

(*) : aujourd’hui 3 mai, j’oscille toujours entre cette forme de scoutisme
moderne et une rupture un peu plus franche d’avec l’oeucuménisme laïque.Je vous informerais régulièrement de l’avancée de mes errements.

LP

Voir en ligne : L’article de politis