Les journalistes c’est comme les médecins...

La presse est une école d’abrutissement parce qu’elle dispense de penser.- Flaubert

Les journalistes c’est comme les médecins, faut surtout pas qu’on les critique quand on est pas de la fraternité, et qu’on est pas autorisé à le faire. Ben ouais, la critique des médias, y’a des émissions pour ça, y’a des spécialistes et des sociologues... Ben alors quoi ? Le père François Ruffin [1] fait pourtant partie de la confrérie, il est apprenti dans la moniale du Cfj. Et ce qui s’y passe , ça lui plait pas du tout... Alors, comme il est bien introduit du côté des poils à gratter (Plpl national crew), il consigne toutes les conneries qu’il entend à l’école et sort un bouquin - au ton dépressif - dressant par la cravate un costard au centre de formation des journalistes. Evidemment ça plaît pas, il est traité de Michaël Moore et de Pierre Carles, c’est quoi ces méthodes de voyou, tout ça aurait du rester entre nous.

On lui reprocherait au coco surtout d’avoir autant d’humour qu’un gardien de prison, et la modestie du panthéon, mais son bouquin est quand même interessant à lire... Il montre comment le système informationnel fonctionne vu depuis son antichambre. Evidemment les pigistes qui peinent à payer leur loyer exhorbitant sont moyennement en position de renverser la balance d’un système qu’on dirait intrinsèquement pourri [2] . Mais ce qu’on apprend ici c’est que globalement l’idée même d’une remise en question ne semble pas à l’ordre du jour à défaut de conditions favorables : mais comme dirait l’autre il ne faut jamais compter sur les outils du maître pour en démonter la maison...

Voir en ligne : Le site de l’éditeur et du Moine défroqué

Notes

[1Le petit père Ruffin s’emploie à pratiquer ce qu’il prêche dans sa verte province : voir le site du journal le Fakir

[2Lire Balzac, les illusions perdues : oui, déjà.