Jéhovah pas bien

, par _Begon Vert

"SI DIEU EXISTAIT IL FAUDRAIT S’EN DÉBARASSER !", hurlait Bakounine. Et bien c’est chose faite grâce à James Morrow, auteur Américain, diplômé d’Harvard, et deux fois lauréat du World Fantaisie Award pour Notre mère qui êtes aux cieux en 1990 et pour En remorquant Jéhovah en 1994, premier volet de la trilogie de Jéhovah.

Dieu fait 3 kilomètres de long et dérive au large du golfe de Guinée… mort !

Situation embarrassante pour le Vatican, qui affrète un supertanker pour le remorquer jusqu’au pôle Nord, avec à la barre l’ancien capitaine du Carpo Valparaiso, traumatisé par une marée noire et un théologien jésuite envoyé spécial du Vatican.

Ces Blues Brothers improvisés partent donc en mission pour le seigneur, ou en tout cas ce qu’il en reste.
Une croisière en supertanker avec Dieu remorqué au cul du bateau :

cadavre exquis ? Non. Juste le point de départ d’une critique acide et jubilatoire, documentée à souhait, sur la religion, les hommes, la vie, la mort…
Une aventure philosophique où la divine dépouille, après avoir fait quelques ronds dans l’eau, est rachetée, transformée en parc d’attractions puis jugée au Tribunal International de La Haye pour crime contre l’humanité (Le jugement de Jéhovah).

<dimg286||center>

Et alors, et alors … Et bien divin ou pas, le corps finit par entrer en décomposition, mais ne se contente pas de pourrir, et de la poussière retourner à la poussière, non ! … Il explose ! Son crane se trouve projeté en orbite offrant à la terre un deuxième satellite naturel des plus morbide (La grande faucheuse).

Apparaît alors une peste schizophrénique qui place chaque être humain face à sa propre mort, sous la forme d’un spectre ricanant... le début de la fin.

James Morrow mérite clairement le bûcher pour avoir commis cette trilogie blasphématoire. Une raison suffisante pour découvrir cet auteur atypique et s’immerger le temps d’une lecture dans un univers débarrassé de Dieu !