Je ne sais comment parler de Kim Stanley Robinson et de sa trilogie martienne. J’avais déjà fait une incursion dans l’univers de cet écrivain de SF américain sur cafards.org : Dans la glace, l’oubli, mais là je sèche un peu, j’ai balancé le bouquin par terre, fini péniblement le premier tome (après l’avoir ramassé) et j’hésite grandement à entamer la suite.

L’histoire elle même est bien, le roman n’a pas trop de temps morts etc... et le fond la question de la terraformation et des aspects politiques et sociaux de la conquête de Mars sont passionnants.

J’aurais passé un bon moment si (et seulement si), les méchants terroristes sur Mars n’avaient été des ... musulmans absolument caricaturaux.
Il semblerait que cet aspect n’ait pas trop gêné les lecteurs, ni autour de moi, ni dans les chroniques que j’ai pu lire en ligne. Si on ajoute à ça le thème des Chroniques des années noires, là carrément je frémis et je fais ma chochote. Bref, une affaire à suivre, il fallait que je crache ma valda, pour l’instant y’a un truc puant qu’on se le dise. Quitte à ce que je me dédise plus tard si j’arrive à lire la série entière, plus les Chroniques...

Vous me direz : « ohé mais tu lis Dantec, tu devrais pas être trop bouleversée ». Disons que Dantec, au moins, il annonce la couleur : il est dans le trip mystique chrétienne, il se positionne dans une tradition de pensée catho-occidentale qu’il revendique, ses bouquins sont des pavés hallucinés parfois bourrés de choses passionnantes (y compris sur la mystique chrétienne) et qui s’inscrivent dans la perspective « choc des civilisations ». Sachant que ce type est fan de l’OTAN (!) et à regarder l’intro de son site comment en même temps complètement le prendre au sérieux (je suis le catholique du futur) sans rigoler un peu. On y va, on y va pas mais au moins c’est clair. Ça a toujours été le cas, qu’il publie à la série noire ou pas, c’est un peu le A.D.G. post-rock s.f. Dans une grande mesure Dantec il est tout simplement ailleurs. Je me justifie pas, j’ai pas de problème à lire le Gégé, j’y reviendrais surement, un jour, peut-être sur cafards.org.

Avec la trilogie martienne, tout le monde est tellement dans l’extase sans annoncer la couleur qu’un truc me chiffonne. En lisant le Robinson je me suis imaginée dans la peau d’un-e lectrice d’orgine maghrebine (adolescente ou pas) : je veux lire un bon roman de S.F. pour me détendre, je sélectionne quand même des trucs qui vont pas trop me faire chier, c’est détente quoi, et là paf, encore une fois le méchant, celui qui fait tout foirer et, alors que tout le monde construit des villes, des villages et se pose des questions de technique martienne, qui se balade en caravane (sur Mars !!!!) et fait dans le nomade mystique : les arabes !!!! Ben oui, mais c’est bien sûr ! C’est un peu comme la gueule des orques dans le seigneur des anneaux ou l’accent de Jar Jar Bings : j’ai des hallus ! Alors Arabes terroristes, noirs dealers etc... oui enfin quand ça a un chouille de sens et de rapport avec l’intrigue hein !